PROJET DE LOI 25-14 : communiqué de presse
L’Ordre
National des Médecins Dentistes (ONMD) ne cesse de dénoncer l’exercice illégal
de la Médecine dentaire au Maroc. Un fléau qui cause chaque année des dégâts
importants chez le citoyen, avec de graves séquelles pour certains cas, allant
jusqu'à la mort. Aujourd’hui un projet de loi est en discussion à la Chambre
des Conseillers. Le texte, validé par la Chambre des représentants, mettrait
fin à ces pratiques dangereuses, s’il (l’) est
adopté dans sa version initiale.
Dentiste, mécanicien
dentaire, ingénieur dentiste, technicien dentiste, denturologue, arracheur de
dents, fabriquant de dents… les titres, que s’octroient les charlatans qui
travestissent la profession de médecine dentaire et celle des prothésistes
dentaires professionnels pour abuser le citoyen, sont nombreux. Avec leurs
enseignes trompeuses, ils ont sans scrupule usurpé le rôle du docteur en
médecine dentaire, nuisant ainsi à la bonne santé publique.
Afin
de solutionner cette grave problématique, le gouvernement marocain a préparé le
projet de loi n° 25-14, visant la protection de la pratique légale et
réglementée de l’exercice des professions des préparateurs et manipulateurs des
produits de santé y compris celle des prothésistes dentaires au Maroc. Une
manière explicite d’écarter les usurpateurs qui se cachent derrière les
professions précitées, pour exercer illégalement des métiers de la santé en
général et celui de médecin dentiste en particulier.
Ces
charlatans, plus de 3300 faux médecins dentistes mettent quotidiennement la vie
des citoyens en danger, entraînant par leurs pratiques moyenâgeuses, des
maladies infectieuses et contagieuses pouvant causer des handicaps et dans
certains cas la mort. Sans aucun diplôme en prétendant qu’ils ont hérité cette
profession alors que normalement c’est une profession qui est basée sur une
formation scientifique, ce qui met en péril des vies humaines.
Voyant
le projet de loi n°25-14, déjà adoptée par la Chambre des représentants, venir
stopper leurs dangereux agissements, ces charlatans de la santé ont entrepris
une campagne de désinformation, à travers des sorties médiatiques et des
rencontres. Leur dessein est clair : créer la confusion auprès du citoyen marocain
et, par ricochet, essayer de fournir de fausses données aux membres de la
chambre des conseillers, qui doivent statuer sur le projet de loi, tentant
ainsi de les pousser à l’amender.
Le
Président de l’Ordre National des Médecins Dentistes précise : "Cette
tentative, que l’ONMD dénonce, est vaine. En effet, les membres honorables de
la chambre des conseillers ne sauraient se laisser tromper par cette duperie,
qui ne cherche qu’à atténuer la gravité d’un grand problème de santé public.
Néanmoins, il faut le préciser, l’amendement escompté par ces charlatans est à
prendre au sérieux. Ce serait une voie vers la reconnaissance et la
normalisation d’une pseudo profession qui représente un grand fléau de santé publique
pour le Maroc."
Pour
justifier l’exercice illégal de la médecine dentaire, ces usurpateurs mettent
en avant des pseudo-conséquences sociales que pourrait engendrer leur
exclusion. Mais ils ne font point allusion aux graves conséquences sanitaires
sur le citoyen, engendrées par leur exercice illégal d’une profession
scientifique réglementée. Combien doit-il y avoir encore de personnes mutilées
et de décès pour que ces charlatans soient complètement neutralisés ?
La
Présidente de la Fédération Dentaire Internationale (FDI), ONG qui
regroupe 900000 médecins dentistes dans 137 pays et qui promeut une santé
bucco-dentaire saine pour tous les peuples, dans un courrier envoyé cette
semaine au Président de l’ONMD a signifié son "indignation à l’encontre
de l'exercice illégal de la médecine
dentaire au Maroc".j’ai été surprise de savoir que certains
faux pratiquants pouvaient toujours exercer et même se mettre en avant dans les
médias. Sachant que le Maroc, muni de sa nouvelle constitution, cherche à
protéger l'intégrité physique de ses citoyens, en leur offrant des soins sûrs
et de qualité. N’ambitionne-t-il pas de devenir un pôle médical de référence en
Afrique ? En effet, nous considérons le Maroc comme un pays leader, qui peut
donner l’exemple aux autres pays d’Afrique dans plusieurs domaines."
Le
Droit à la sante étant un important acquis du Maroc moderne, que la
constitution de 2011 garantit aux citoyens, L’ONMD dénonce
fermement ce phénomène, de charlatanisme, et considère
la lettre de la FDI comme un grand soutien à son action pérenne pour la lutte
contre toute atteinte à l’intégrité physique du citoyen. Dans cette perspective
l’ONMD appuie de manière ferme et solennelle l’adoption par la Chambre des
Représentants du projet de loi n° 25-14. La Chambre des Conseillers devrait se
prononcer prochainement sur ce projet de loi. Voter ce texte dans les mêmes
termes que la première Chambre, annoncerait le début de la fin de l’exercice
illégal de la médecine dentaire au Maroc.